Intelligence artificielle Un partenariat entre InVivo et Microsoft

Le développement de l’innovation grâce à l’intelligence artificielle et au cloud est la nouvelle priorité de Microsoft. En 2018, le cloud a représenté la moitié de son chiffre d’affaires en France et dans le monde. L’intelligence artificielle lui offre une nouvelle perspective de diversification. Son initiative Innovation IA a pour objectif d’accélérer le déploiement des projets innovants sur cinq secteurs stratégiques, dont l’agriculture et l’agroalimentaire. Pour développer rapidement des projets sur ce secteur qu’il connaît mal, l’Américain a décidé de s’appuyer sur InVivo et son réseau de coopératives.

Former et informer les agriculteurs

Ce 17 janvier 2019, Thierry Blandinières, directeur général d’InVIvo, et Carlo Purassanta, président de Microsoft France, ont annoncé un partenariat entre les deux entreprises et l’entrée du groupe coopératif au sein du projet Innovation IA de Microsoft. L’Inria, Institut national de recherche en sciences du numérique, apportera également sa contribution au projet. « On peut compter sur les agriculteurs et les coopératives pour se mobiliser et intégrer ces nouvelles technologies, dont ils sont particulièrement friands », affirme Thierry Blandinières.

Carlo Purassanta s’étonne même de la vitesse avec laquelle les technologies numériques ont été adoptées en France. « On n’avait pas prévu une adoption et une adhésion aussi rapides. La France fait partie de cinq, six pays dont les États-Unis et les nations scandinaves dans lesquels Microsoft va investir le plus pour suivre cette croissance imprévue. » Mais pour Thierry Blandinières, l’adoption des solutions basées sur l’intelligence artificielle dans le milieu agricole passera par la formation et l’information des agriculteurs : « Il faudra faire de la pédagogie pour calmer l’anxiété sur ces sujets. »

Déjà 50 millions d’euros investis

Le partenariat avec Microsoft s’inscrit dans la stratégie d’InVivo visant à devenir un acteur majeur de l’AgTech. « Récemment, nous avons investi 50 millions d’euros dans la création d’InVivo Digital Factory », rappelle Thierry Blandinières. Il s’agit d’une place de marché agricole dont la vocation est de rapprocher les producteurs et les consommateurs. InVIvo compte s’appuyer sur ses filiales spécialisées dans l’agriculture de précision (BeAPI) et l’informatique (Smag) pour fournir les données nécessaires au développement de solutions avec Microsoft. « Nos plateformes sont capables de récupérer l’information des drones et des capteurs et nous pouvons utiliser notre Cloud Azur pour les analyses », précise Carlo Purassanta.

Pister les start-ups

Mais Microsoft, InVivo et l’Inria ne comptent pas travailler seuls au développement de nouvelles solutions pour l’agriculture. « Avec InVivo, nous allons commencer à pister les start-ups agricoles et à repérer les plus innovantes, annonce Carlo Purassanta. Après, nous verrons comment les intégrer à notre structure, par exemple au sein de notre incubateur spécialisé dans l’intelligence artificielle “IA FActory”. Seize start-ups font déjà partie de ce programme et onze nouvelles entreprises les rejoindront prochainement. »

Faire pression pour supprimer les zones blanches

Il reste un frein majeur à lever pour le développement de l’IA et du cloud en agriculture : les zones blanches. « Nous espérons que ce problème sera réglé rapidement, insiste Laurence Lafont, directrice du marketing et des opérations de Microsoft France. Il est impensable que le réseau soit disponible dans les campagnes chinoises mais pas dans les zones rurales françaises. Nous faisons pression sur le gouvernement et les collectivités locales pour qu’ils ouvrent rapidement les bandes hertziennes, solution à ce problème de couverture. »

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